VENTRON 1944
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VENTRON 1944
Ventron : 8 novembre 1944
par LES VOIVRES 88240 - 8 Novembre 2014
Au fil de son histoire, de par sa position stratégique au pied du col d'Oderen, frontière allemande
jusque 1914, le village a connu et subi de nombreux conflits. Lors de la dernière guerre, en
1940, la crête secondaire qui passe par le Grand Ventron, le Felsach, le col d'Oderen est
souvent citée comme un itinéraire privilégié par les soldats français qui fuyaient du nord vers la
zone libre. À cette occasion, à la chaume du Grand Ventron, le chalet du club alpin français
cachait, restaurait, habillait cette armée en fuite avec la complicité du village.
En septembre 1944, les troupes de libération s'infiltraient et prenaient position sur les sommets
nord de la commune : Tomteux, Écharges. Les forces allemandes s'arc-boutaient sur le massif
sud du col d'Oderen à la Ronde Brûche, entre les deux, dans la vallée, les habitants : hommes,
femmes, enfants, pour échapper aux tirs dont ils étaient les objets, s'installèrent et organisèrent
leur vie dans les caves des maisons sur la période qui couvre la mi-octobre 1944 au 8
novembre. Les combattants des deux camps ne supportaient aucun mouvement dans la vallée,
et les victimes civiles furent nombreuses qui sortaient imprudemment en pleine journée. Cette
vie souterraine s'interrompit le 8 novembre par la déportation des hommes valides en Allemagne
et par l'évacuation, le lendemain, des femmes, des enfants et des vieillards en zone libérée, à
l'ouest du département des Vosges. Cette évacuation qui s'est déroulée sous les bombes, dans
une tempête de neige, laissait à l'abandon, pour de longs mois, habitats, mobiliers, cheptels aux
mains des occupants, des libérateurs, des trafiquants, mais elle mettait aussi en évidence la
capacité d'entre-aide des communes de l'Ouest vosgien en faisant naître des amitiés jamais
démenties : Tignécourt, Blevaincourt... Au retour, au printemps 1945, toutes les familles du
village étaient ruinées, les biens anéantis. Alors, Ventron s'est remis au travail.
Pour ces raisons, le 27 mai 1952, la commune de Ventron a été citée à la croix de guerre avec
étoile d'argent : « Petite commune de la montagne qui s'est trouvée pendant plusieurs semaines
en pleine zone de combat. A payé un lourd tribut à la cause de la Liberté. Sa population a fait
preuve d'un magnifique courage et du plus pur patriotisme.»
La commune de Ventron a perdu 64 de ses enfants au cours de la guerre 14-18 et 33 durant la
guerre 39-45. Par ailleurs, tous les hommes de 15 à 60 ans (120) ont été déportés en
Allemagne, où 8 d’entre eux furent tués. Le 9 novembre 1944, après 4 semaines de
bombardement et de vie passée dans les caves, la population entière était évacuée ; 25
immeubles furent détruits et 237 autres endommagés.
par LES VOIVRES 88240 - 8 Novembre 2014
Au fil de son histoire, de par sa position stratégique au pied du col d'Oderen, frontière allemande
jusque 1914, le village a connu et subi de nombreux conflits. Lors de la dernière guerre, en
1940, la crête secondaire qui passe par le Grand Ventron, le Felsach, le col d'Oderen est
souvent citée comme un itinéraire privilégié par les soldats français qui fuyaient du nord vers la
zone libre. À cette occasion, à la chaume du Grand Ventron, le chalet du club alpin français
cachait, restaurait, habillait cette armée en fuite avec la complicité du village.
En septembre 1944, les troupes de libération s'infiltraient et prenaient position sur les sommets
nord de la commune : Tomteux, Écharges. Les forces allemandes s'arc-boutaient sur le massif
sud du col d'Oderen à la Ronde Brûche, entre les deux, dans la vallée, les habitants : hommes,
femmes, enfants, pour échapper aux tirs dont ils étaient les objets, s'installèrent et organisèrent
leur vie dans les caves des maisons sur la période qui couvre la mi-octobre 1944 au 8
novembre. Les combattants des deux camps ne supportaient aucun mouvement dans la vallée,
et les victimes civiles furent nombreuses qui sortaient imprudemment en pleine journée. Cette
vie souterraine s'interrompit le 8 novembre par la déportation des hommes valides en Allemagne
et par l'évacuation, le lendemain, des femmes, des enfants et des vieillards en zone libérée, à
l'ouest du département des Vosges. Cette évacuation qui s'est déroulée sous les bombes, dans
une tempête de neige, laissait à l'abandon, pour de longs mois, habitats, mobiliers, cheptels aux
mains des occupants, des libérateurs, des trafiquants, mais elle mettait aussi en évidence la
capacité d'entre-aide des communes de l'Ouest vosgien en faisant naître des amitiés jamais
démenties : Tignécourt, Blevaincourt... Au retour, au printemps 1945, toutes les familles du
village étaient ruinées, les biens anéantis. Alors, Ventron s'est remis au travail.
Pour ces raisons, le 27 mai 1952, la commune de Ventron a été citée à la croix de guerre avec
étoile d'argent : « Petite commune de la montagne qui s'est trouvée pendant plusieurs semaines
en pleine zone de combat. A payé un lourd tribut à la cause de la Liberté. Sa population a fait
preuve d'un magnifique courage et du plus pur patriotisme.»
La commune de Ventron a perdu 64 de ses enfants au cours de la guerre 14-18 et 33 durant la
guerre 39-45. Par ailleurs, tous les hommes de 15 à 60 ans (120) ont été déportés en
Allemagne, où 8 d’entre eux furent tués. Le 9 novembre 1944, après 4 semaines de
bombardement et de vie passée dans les caves, la population entière était évacuée ; 25
immeubles furent détruits et 237 autres endommagés.
GRAV88- MARECHAL DES LOGIS
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