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Ramonchamp - les chars Sherman en action le 07 Octobre 1944

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Message par yves philippe Sam 26 Oct 2013 - 22:19

Bien sûre, les propos qui vont suivre n'ont aucune mesure avec la fameuse bataille de chars de Dompaire.
Néanmoins, l'action des chars, qu'ils soient Tigre ou Sherman, est si peu commune, ou reconnue ( un peu comme l'aviation)
qu'il me plait ce soir de les rappeler à notre histoire locale........En effet, d'apparence marginale, leur action stratégique  s'avérait très dissuasive et efficace.

ma science étant limitée en la matière, je me contenterai donc de reporter ici ce qui est dévoilé sur les sites spécialisés
et ce ... dans un seul but, rassembler ici, les pièces du puzzle qui constituent l'Histoire de la vallée de la Haute Moselle.

extrait du site du 2ème CUIR :

7 Octobre, pluvieuse journée d'automne...
Pendant que le Groupement Durosoy attaque en direction du Fort de Château-Lambert, une autre action se déroule dans la vallée de la Moselle où le 4ème R.T.T. pousse vers Ramonchamp par les deux rives du cours d'eau.
Le peloton Laporte du 2ème Escadron appuie l'Infanterie. Le Capitaine Fougère qui n'a pu tolérer que des chars de son unité soient engagés hors de sa présence, est là, lui aussi. Il a fallu scinder le peloton en deux.
Au Nord, sur l'axe Ferdrupt-L'Etraye, attaquent le "Jourdan" et le "Jeanne d'Arc II", aux ordres du Capitaine Fougère lui-même, à bord du "Duguesclin".
Au Sud, le Lieutenant Laporte, à bord du "Joffre", conduit le "Joubert" et le "Jean-Bart" par le chemin qui va du Chêne à Libauxaire et à Xoarupt.
L'attaque a débouché à 9 heures 30...

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Message par yves philippe Sam 26 Oct 2013 - 22:22

A 10 heures 15, parvenu à 500 mètres de Ferdrupt, le Capitaine Fougère descend de son char pour prendre la liaison avec les fantassins. Il fait quelques pas, puis chancelle et s'affaisse... Il a été atteint dans la région abdominale par les éclats d'un obus de 88 qui vient d'éclater près de la route...
Son fidèle conducteur de Jeep, Wolsach, qui le suivait de près, s'empresse aussitôt auprès de lui, le porte vers sa voiture, l'évacue...
Les trois chars continuent, prenant leurs ordres directement auprès du Capitaine d'Infanterie.
Progression lente et difficile sous un feu violent, le long d'une route parsemée de mines...
Remanvillers est cependant pris à 16 heures.
A 17 heures, le village a été nettoyé et occupé par la Compagnie Perpcée du 4ème R.T.T.
Le Capitaine d'Infanterie communique alors sa décision aux chefs de char : la nuit est proche ; l'opération ne sera pas poussée plus loin : elle reprendra le lendemain, 8 Octobre, au petit jour.
Deux chars devront cependant faire une patrouille jusqu'à L'Etraye, le faubourg Nord de Ramonchamp. Ils l'exécuteront seuls, sans être accompagnés par des fantassins.
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Message par yves philippe Sam 26 Oct 2013 - 23:10

17h10... Le JOURDAN démarre, suivi du DUGUESCLIN, et file d'un seul bond vers l'objectif qui lui a été assigné.
Il tire de toutes ses armes... Panique dans l'Etraye.... des Allemands sortent des maisons, se pressent dans la rue, les bras levés...
Le maréchal des logis Lolliot qui commande le JOURDAN, continue à pousser en avant. 
N'y a-t-il pas lieu de tirer le maximum de bénéfices de cet effet de surprise ? le DUGUESCLIN suit toujours, à une centaine de mètres...
Une lueur jaillit tout à coup de la fenêtre d'une maison...
Le JOURDAN vient d'être atteint d'un coup de Panzerfaust, juste au dessus du volet de conducteur...le "Jourdan" n'a plus d'équipage...
Le conducteur, le cuirassier Henri Faurel, atteint en pleine tête est tué sur coup. L'aide-conducteur, le cuirassier Serge Fritsch, est mort également, touché en pleine poitrine. Le tireur, le cuirassier Amengal, a les deux jambes broyées et est mourant.
Le maréchal des logis chef Lolliot et le cuirassier Lucien Legrand, chargeur, sont blessés par de nombreux éclats.
Malgré ses blessures, le maréchal des logis chef sort du char et tire derrière lui le cuirassier Legrand.  Quelques ordres brefs et l'un des prisonniers terrorisés apporte un matelas. Le Maréchal-des-Logis Chef Loiliot le pose sur la plage moteur du char et étend Legrand sur cette couche improvisée.
Il se porte ensuite au secours d'Amengal et parvient à grand peine à le dégager de la tourelle.
Tandis que le "Duguesclin" tire rageusement à coups de canon, sur les maisons avoisinantes.
Pas une plainte ne sort de la bouche du mourant qui répète sans se lasser :
" Laissez-moi, les gars ! En avant ! C'est pour la France "

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Message par yves philippe Sam 26 Oct 2013 - 23:16

II est grand temps maintenant de ramener dans nos lignes le "Jourdan", car L'ennemi commence à réagir violemment : les obus pleuvent autour des sherman. 
Il faut faire vite. Le boche ne va-t-il pas s'apercevoir que les deux chars sont seuls et que l'un d'eux est inutilisable ?

Le maréchal des logis chef Lolliot, le colt à main rassemble les prisonniers pendant que le maréchal des logis chef Schatacz, chef de char du DUGUESCLIN manœuvre pour accrocher le câble de remorquage.
Dociles, les boches aident les cuirassiers
Le câble est en place, mais qui prendra les commandes du char endommagé ?
Le Maréchal-des-Logis Chef Loiliot n'hésite pas. Il confie les prisonniers à l'équipage du "Duguesclin" et monte sur le "Jourdan"... Armé d'une barre à mine, il tente d'ouvrir le volet du poste de conduite... Impossible, il est coincé... Une seule solution : le trou d'homme...
Il descend du char, rampe sur le sol, se glisse dans le poste de conduite, écartant le corps de Fritsch... Rien à faire pour enlever le corps de Faurel... Il faut s'asseoir sur les genoux du mort.

Sur le char remorqué, une voix mourante qui trouve la force d'articuler fermement :
"Vive la France ! Allez-y les gars !"

19 heures 30... Les tirailleurs de Remanvillers, stupéfaits, voient surgir de la nuit un spectacle fantastique...
Un char pénètre très lentement dans le village...
Il tire en remorque un autre char...
Entre les deux engins, soixante prisonniers les bras en l'air..

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Message par yves philippe Sam 26 Oct 2013 - 23:20

vu de l intérieur, comme si vous y étiez ( extrait de [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Du Bois-le-Prince à la Vallée de la Moselle  - Les Observateurs de l'Etat-Major au travail (8 Octobre 1944)
(Dialogue radio enregistré par le Sous-Lieutenant Calia)
L'action se déroule à Ramonchamp qui vient d'être occupé. Elle est soigneusement suivie par l'équipe des observateurs du Régiment installée sur la Tête d'Alouette, conquise le 5 Octobre par le groupement Durosoy.
Le peloton Laporte, en position à Ramonchamp, est toujours scindé en deux depuis la veille :
au Nord de la Moselle, le "Duguesclin" et le "Jeanne d'Arc II", au Sud, le "Joffre", le "Jean-Bart" et le "Joubert".
Aucune liaison possible entre les deux groupes de chars par suite de la destruction des ponts.
Le "Duguesclin" et le "Jeanne d'Arc II" patrouillent dans le village.
Tout à coup, des engins blindés ennemis sortent du Thillot et progressent vers Ramonchamp.
Les chars du 2ème Escadron qui ne peuvent pas les voir, risquent d'être surpris, aussi les observateurs alertent-ils le P.C. du Colonel qui dispose de moyens radio suffisamment puissants pour communiquer le renseignement au 2ème Escadron.

PERSONNAGES
Soleil ..................... Colonel
Rayonne .................. Capitaine Adjoint
Raoul ..................... Equipe des observateurs
Isidore .................... 2me Escadron
Bidule ..................... Char ou engin blindé

10 heures 30 : Raoul à Rayonne. - Très urgent. Un char ennemi venant du Thillot progresse vers Ramonchamp. Notre artillerie tire dessus. Il se trouve derrière la station électrique.
10 heures 45 : Raoul à Rayonne. Deux chars progressent sur la route Le Thillot - Ramonchamp.
Des fantassins progressent derrière.
Rayonne. - Compris. Sont-ce des chars ennemis ?
Raoul. - Oui, suivis de fantassins.
Rayonne. - Sont-ce des Panthers ?
Raoul. - Probablement, ils sont très bas...
Rayonne. - Compris.
Raoul. - Les deux chars ennemis se replient vers Le Thillot.
Rayonne. - Nous avons dans le village deux bidules appartenant à Isidore ; les avez-vous vus ? Voyez-vous toujours les deux chars boches ?
Raoul. - Oui, je vois les uns et les autres. Notre artillerie tire toujours sur les chars boches.
11 heures 50 : Raoul. - Un char qui est un Panther ou un Tiger est sur la route Nationale, à la sortie Nord-Ouest du Thillot.
Rayonne : - Je fais tirer sur lui l'artillerie. Observez le tir et dites-moi s'il est bon, au fur et à mesure.
11 heures 52 : Raoul. - Prévenez Isidore qu'un char ennemi avance vers ses deux bidules.
Rayonne à Isidore. - Un char ennemi vient du Thillot vers vos deux enfants.
Rayonne à Raoul. - Avez-vous observé le tir que nous venons d'exécuter ?
Raoul. - Le tir tombe tout à fait sur la gauche.
Raoul. - Je vois actuellement dans la vallée, à 800 mètres de la sortie du Thillot, un char boche progressant derrière l'Infanterie. Je vois deux chars de chez nous, progressant dans Ramonchamp sans Infanterie.
Raoul. - Le char ennemi se trouve à 100 mètres du transformateur. Je crois que c'est un point de repère pour notre artillerie.
Raoul. - Je voudrais que vous préveniez nos chars qu'ils ont affaire à plus forts qu'eux : les chars ennemis sont embossés.
Soleil. - J'ai entendu Isidore prévenir ses enfants. Je vais encore les mettre en garde. 
12 heures 20 : Soleil. - Donnez la position des chars ennemis pour le tir d'artillerie. Les artilleurs ne connaissent pas le transformateur. L'Officier d'artillerie qui est avec vous fait-il tirer ? 
Raoul. - L'artillerie fait actuellement un tir sur le premier char ; le deuxième se dirige vers Ramonchamp.
Soleil à Isidore. - Un char ennemi progresse vers Ramonchamp. Vous avez l'avantage sur lui, étant embossé.
12 heures 25 : Soleil à Raoul. - Tenez-moi au courant de l'avance du Fritz. 
12 heures 30 : Raoul. - Le deuxième char Fritz qui était en marche vers Ramonchamp vient de faire demi-tour. Le premier a tiré sur Isidore sans le toucher. Il reste en station, embossé.
Rayonne. - Les chars boches avancent-ils toujours ?
Raoul. - Oui, le deuxième avance maintenant dans un champ à droite de la route. Le premier par contre vient de prendre la route du Thillot.
Raoul. - Le char boche arrive au dos d'âne de la route. Il vient de tirer dans une maison. Il s'avance toujours.
12 heures 32 : Raoul. - Le char recule devant le tir d'artillerie. Il fait demi-tour.
Rayonne à Isidore. - Vos T.D. ne peuvent-ils pas tirer sur le char boche ?
Isidore. - Les T.D, sont en avant. 
Raoul. - C'est certainement un automoteur et non un char : il n'a pas retourné son canon en faisant demi-tour. Il est très vulnérable à l'arrière.
Isidore à Rayonne. - Que dois-je faire ?
Rayonne. - Revenez à votre point de départ.
Isidore. - Je pourrai peut-être faire quelque chose à droite. J'ai là un chemin possible.
12 heures 45 : Le char est maintenant camouflé derrière la maison, à droite de la route, près du transformateur.
Rayonne à Isidore. - Dites à votre char qui progresse de faire attention. Le char boche est embossé à 50 mètres à droite, après le transformateur.
Raoul. - Le deuxième char boche se replie. Il est protégé par le premier qui tire sensiblement dans la direction de nos chars.
Rayonne. - Isidore va tirer. Observez et dites-moi si le tir est bon.
Rayonne à Isidore. - Avez-vous bien compris l'emplacement du 2ème char boche ?
Regardez ! L'artillerie vient d'y tirer. Les chars ennemis sont à peu près à 800 mètres de vos enfants.
13 heures 10 : Raoul. - Les deux chars ennemis partent vers Le Thillot. Les fantassins viennent de quitter l'emplacement auquel se trouvaient les chars. Ils viennent de recevoir une dégelée de notre artillerie.
Il semble bien que ce soient des automoteurs et non des chars : leur canon est tourné vers l'avant.
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Message par yves philippe Sam 26 Oct 2013 - 23:22

( suite )

Il est 17 heures 30 environ...
Le paysage est triste. Depuis deux jours, il pleut sans arrêt dans cette vallée de la Moselle encore toute secouée par la canonnade dont l'ont abreuvée tous ces jours-ci, les artilleries tant alliées qu'ennemies. De nombreuses maisons sont détruites. Ramonchamp... triste mais précieuse étape sur la route du Thillot... Il faut conserver ce terrain chèrement acquis ; et puis, nous n'avons pas le droit de laisser revenir le boche dans ce coin des Vosges où nous ont accueillis le sourire et la joie reconnaissante de nos frères délivrés du joug allemand.
Le Lieutenant-Colonel Rougier, affecté au 2ème Cuirassiers, le 1er Octobre, comme Commandant en second, a pris à 17 heures, le commandement de tout le secteur de Ramonchamp.
La défense du village a été réorganisée : le peloton Moine est en place au Sud de la Moselle ; au Nord, l'Etraye forme un point d'appui défendu par une compagnie de tirailleurs, deux T.D. et le peloton Laporte.
Le Lieutenant Laporte vient d'arriver, ramenant les trois chars, précédemment sur la rive droite.
Le Lieutenant Monier qui a pris le commandement du 2ème Escadron à la place du Capitaine Fougère, est là, lui aussi.
Avant que le Lieutenant Laporte ait eu le temps de placer ses chars, les boches déclenchent une première contre-attaque à base d'Infanterie.
Les minen se mêlent désagréablement à la pluie. L'orage dure une vingtaine de minutes. Les chars continuent cependant à prendre les emplacements qui leur ont été fixés, quand, soudain, le "Jeanne d'Arc II" quitte la route à la suite d'une fausse manœuvre, et s'embourbe...
Il est 18 heures 15... A ce moment précis, les boches contre-attaquent de nouveau et, cette fois, l'affaire est plus sérieuse...
Des éléments à pied de l'importance d'une compagnie se sont infiltrés, au Nord de la route, dans le parc du château et, au Sud, entre la route et la Moselle.
Un automoteur tire le "Jeanne d'Arc II" et le manque : c'est une maison qui se trouvait sur la trajectoire, qui a reçu l'obus... Elle flambe et, de son sinistre halo, éclaire la scène.
Les fantassins qui, engagés sans répit depuis plusieurs jours, n'ont cessé de combattre magnifiquement, sont près de l'épuisement... Or, il ne peut être question pour le moment de relève ; il faut, au contraire, conserver à tout prix le terrain et assurer la protection des chars mis en danger par l'obscurité qui les paralyse.
Ça cogne de tous les côtés... Les Tirailleurs cèdent peu à peu sous la pression de l'ennemi...
Voilà que les chars sont seuls... Ils se défendent en exécutant, de toutes leurs armes, des tirs systématiques dans le secteur qui a été imparti à chacun d'entre eux par le Lieutenant Laporte...
Et il importe, en même temps, de dépanner le "Jeanne d'Arc II"...
PERSONNAGES
Le Lieutenant-Colonel Rougier.
Le Lieutenant Monier, à bord du "Duguesclin".
Le Lieutenant Laporte, à bord du "Joffre".
Le Maréchal-des-Logis Chef Schwatacz, à bord du "Duguesclin", prend le micro lorsque le Lieutenant Monier est absent du char.
Le Maréchal-des-Logis Chef Bourassin, à bord du "Jean-Bart".
Le Maréchal-des-Logis Hussenot, à bord du "Joubert".
Le Lieutenant Moine, à bord du "Foch", qui suit anxieusement l'action de la rive Sud de la Moselle.
Le Maréchal-des-Logis Pouret est le chef de char du "Jeanne d'Arc II".
18 heures 23 : Lt Laporte au M.-d.-L. Chef Bourassin. - Avancez pour "soutenir le "Jeanne d'Arc".
Lt Laporte au Lt Monier. - Pouvez-vous envoyer un T.D. Il y a un char boche. Faites vite.
Lt Laporte au M.-d.-L. Chef Bourassin. - Avancez pour soutenir le "Joubert" qui soutient déjà le "Jeanne d'Arc".
Lt Laporte au Lt Monier. - Envoyez tout de suite le T.D.
Lt Monter au Lt Laporte. - D'accord.
18 heures 25 : Lt Laporte au M.-d.-L. Chef Bourassin. - II y un a T.D. qui va arriver. Il va tirer sur le bidule boche. Vous le lui montrerez.
Le T.D. arrive ! Arrêtez-le ! Poussez-le en avant jusqu'au "Jeanne d'Arc".
18 heures 28 : Lt Laporte au M.-d.-L. Chef Schwatacz. - Votre patron est-il avec vous ?
M-d-L. Chef Schwatacz au Lt Laporte. - Non, je l'attends. Dès qu'il reviendra je vous le passerai.
Lt Laporte au M.-d.-L. Chef Hussenot. - Méfiez-vous ! Il y a des infiltrations sur votre droite.
M-d-L. Hussenot au Lt Laporte. - Je tiens la droite et tout ce qu'il y a à coté de l'église.
18 heures 33 : Lt Laporte au M.-d.-L. Chef Bourassin. - Les tirailleurs se replient ! Restez où vous êtes pour surveiller la droite en liaison avec le "Joubert".
Lt Laporte au Lt Monier. - Les tirailleurs se replient ! Ils se replient !
Lt Monier au Lt Laporte. - Je vais voir immédiatement leur Capitaine.
Lt Laporte au Lt Monter. - Leur Capitaine vient de dire qu'il va s'installer sur les crêtes derrière ! Alors nous sommes seuls !
A cet instant, le Lieutenant Laporte voit le M-d-L. Chef Bourassin qui vient vers lui.
Lt Laporte au M-d-L. Chef Bourassin. - Halte ! Halte ! Où allez-vous ?
M-d-L. Chef Bourassin au Lt Laporte. - Le "Jeanne d'Arc" ne peut pas se dégager par ses propres moyens. Il faut le pousser.
18 heures 38 : Cela ne va pas mieux. La nuit est là. Les balles traceuses deviennent de plus en plus nettes au fur et à mesure que l'obscurité s'épaissit. Le Lieutenant Monter a-t-il pu joindre le Capitaine d'Infanterie?
Lt Laporte au M-d-L. Chef Schwatacz. - Où est votre patron ?
M-d-L. Schwatacz au Lt Laporte. - Je ne sais pas. Je vais essayer de l'atteindre.
Lt Lapone au M-d-L. Hussenot. - Repliez-vous légèrement, mais restez en liaison avec le "Jeanne d'Arc".
18 heures 40 : Lt Laporte au M-d-L. Chef Schwatacz. . Le Lieutenant Monier est-il oui ou non avec vous ?
M-d-L. Chef Schwatacz. - Le voilà.
Le T.D. est alors touché par un obus. Le système de pointage de son canon ne fonctionne plus. Se sentant inutile, il se replie derrière le "Jean-Bart", cela inquiète le Lieutenant Laporte.
Lt Lapone au Lt Manier. - Le T.D. se replie lui aussi... Il faut faire remonter les fantassins ! La situation devient tragique ! Plus personne n'est là !
Lt Laporte au M.-d.-L. Chef Bourassin. - Le "Joubert" est-il devant moi ?
M-d-L. Chef Bourassin. - Oui, le "Jeanne d'Arc" aussi.
18 heures 45 ; L'ennemi ne tire plus pour l'instant. Mais cela n'est pas rassurant... Que prépare-t-il?
Lt Laporte au M-d-L. Chef Bourassin. - Voyez-vous le "Joubert" ?
M.-d.-L. Chef Bourassin. - Avec la nuit je ne le vois plus. Il est au virage devant moi.
Lt Laporte au M-d-L. Chef Bourassin. - Remontez jusqu'au carrefour. Le T.D. est derrière vous. Prenez la liaison avec le "Joubert" ; demandez-lui s'il voit le "Jeanne-d'Arc". .
Lt Laporte au Lt Monier. - Il n'y a plus un seul fantassin ici. La situation devient tragique ! Qu'a décidé le Capitaine d'Infanterie ?
Lt Monier au Lt Laporte. - Une section d'Infanterie va venir au devant de vos chars pour les soutenir, ce qui vous permettra de dégager celui qui est enlisé.
18 heures 48 : M-d-L. Chef Bourassin, qui a suivi la conversation. - La section arrive ?
Lt Laporte. - Oui. Dites au " Joubert" de tirer le "Jeanne d'Arc" avec son câble ; l'Infanterie vous protégera.
M-d-L. Chef Bourassin. - Compris. Je ferai la commission à l'Infanterie quand elle passera.
18 heures 50. - Le secteur est de nouveau agité. Les balles sifflent de plus belle.
Lt Laporte au M-d-L. Chef Bourassin. - Dites au "Joubert" de commencer à tirer le "Jeanne d'Arc" en arrière.
M-d-L. Chef Bourassin. - Compris... mais il n'y a personne devant lui et il risque gros.
En effet, les chars sont toujours sans protection. Le Lieutenant Laporte rappelle le Lieutenant Monier.
18 heures 52 : Lt Laporte au Lt Monier. - Monier ! Faites monter les fantassins tout de suite. Bon Dieu ! Il y a des gens qui sont seuls devant !
Mais le Lieutenant Monier est pris ailleurs... le S.O.S. reste sans réponse...
18 heures 53 : Lt Laporte. - Monier ! Monier ! Répondez !
Le poste du "Duguesclin" ne répond pas. Il est en panne. Tout est contre nous... Il faut, en attendant l'aide promise, agir par ses propres moyens.
Lt Laporte au M-d-L. Chef Bourassin. - Etes-vous arrivés jusqu'au "Joubert" ?
Le Maréchal-des-Logis Chef Bourassin, occupé à donner des ordres n'a pas entendu... Peut-être le Lieutenant Monier est-il là, lui, maintenant ?...
Lt Laporte. - Monier ! La situation devient grave. Répondez ! Toujours aucune réponse !...
M-d-L. Chef Bourassin au Lt Laporte. - J'ai fait la commission. Je crois même que le "Joubert" est déjà en train de sortir le "Jeanne d'Arc".
Lt Laporte. - Bon ! Très bien ! Dites leur de reculer ensuite un peu. Vous resterez en liaison à vue avec eux.
De l'autre côté de la Moselle, le peloton Moine assiste au drame. Malheureusement, le pont détruit l'empêche d'intervenir aussi efficacement qu'il le voudrait. Il nettoie cependant de son mieux le terrain qu'il peut balayer par son feu. Auprès de lui, le Lieutenant-Colonel Rougier qui commande le secteur et qui devine la situation critique du peloton Laporte, est inquiet,
18 heures 55 : Lt Moine au Lt Laporte. - Je vous passe le Colonel Rougier.
Lt-Colonel Rougier au Lt Laporte. - Avez-vous reçu l'ordre écrit que je vous ai envoyé ?
Le Lieutenant Monier intervient...
Lt Monier. - Le Lieutenant Laporte n'a reçu aucun ordre écrit. Mais, le Lieutenant-Colonel Rougier veut s'adresser directement au Lieutenant Laporte.
Lt-Colonel Rougier. - Je vous disais de regrouper votre peloton à l'endroit où vous avez fait vos pleins d'essence et d'y prendre des éléments F.F.I, cet ordre n'est plus exécutable en raison des circonstances. Continuez votre mission.
Lt Laporte. - Je suis dans une situation très grave. Je suis seul avec mes chars. L'un d'eux est embourbé et les Fritz me tirent dessus.
Lt-Colonel Rougier. - Pouvez-vous me donner votre situation exacte ?
Lt Laporte. - Je suis à 150 mètres de l'église.
Lt-Colonel Rougier. - Est-ce là où une maison fume ?
Lt Laporte. - Exactement. 
Lt-Colonel Rougier. - Vous êtes donc au carrefour. Est-ce que les fantassins sont avec vous ?
Lt Laporte. - Ils se sont repliés. Je ne les vois plus.
Lt-Colonel Rougier. - Et les T.D. ?
Lt Laporte. - Ils sont à côté de moi.
Lt-Colonel Rougier. - Etes-vous actuellement embêté par l'ennemi ?
Lt Laporte. - Actuellement non.
Le Lieutenant Laporte entend très mal la voix du Lt-Colonel Rougier. Il demande au Lieutenant Moine de prendre le micro.
Lt Moine. - Ordre du Colonel : ramener les fantassins.
A ce moment, le "Duguesclin", char du Lieutenant Monier (mais dont le chef est temporairement le Maréchal-des-Logis Schwatacz, le Lieutenant Monier étant parti en jeep) passe à côté du Lieutenant Laporte.
Lt Laporte au M-d-L. Chef Schwatacz. - Où allez-vous ? J'ai l'ordre du Colonel de rester sur place et de faire revenir immédiatement les fantassins. 
M-d-L. Schwatacz. - Je vais voir leur Capitaine pour vous les faire renvoyer.
Lt Laporte. - II faut nous les renvoyer tout de suite. Il faut aussi donner l'ordre au T.D. de rester sur place. J'ai du mal à l'obtenir par radio.
Le T.D. qui normalement n'est pas aux ordres du Lieutenant Laporte, vient de rejoindre en effet au deuxième carrefour son camarade, en réserve, juste derrière le "Joffre".
19 heures : Lt Moine au Lt Laporte. - Ordre du Colonel : méfiez-vous des infiltrations sur votre droite. Arrêtez les T.D. Le Colonel va voir leur Capitaine.
Lt Laporte. - Faites dire au Colonel de m'envoyer des éléments pour protéger mon char enlisé. Il y a juste le pont à traverser.
Lt Moine. - Toute la compagnie va revenir vous rejoindre.
Lt Laporte. - Pouvez-vous faire donner aux T.D. l'ordre d'avancer ?
Lt Moine. - Le Colonel s'en occupe.
Lt Laporte. - Oui, mais faites vite.
19 heures 10 : Lt Moine. - Le Colonel donne l'ordre d'avancer aux fantassins, mais il faudrait les retrouver. 
Lt Lapone. - C'est facile à dire ! Ils sont au diable vauvert ! Comment les retrouver ? Le Lieutenant Laporte est bloqué dans son char. Il n'a d'autre moyens de liaison que son équipage et la radio. La lutte fait toujours rage. Les chars crachent à en perdre le souffle. (5000 à 6000 cartouches de mitrailleuses ont été tirées par char. Quant aux obus, tous les explosifs, soit 60 par char, ont été consommés...).
Les tubes des mitrailleuses sont rouges, et les pointillés qu'ils projettent semblent arrachés à la matière même du tube (à la fin de la deuxième contre-attaque les canons des mitrailleuses n'avaient plus de rayures : il a fallu les changer le lendemain)... et ce renfort qui ne vient pas !...
19 heures 15 : Lt Laporte au Lt Monier. - Est-ce que l'Infanterie arrive ?
Lt Monier. - Elle va arriver. L'Infanterie va arriver.
Lt Laporte. - Bon Dieu ! Ils ont été rudement longs !
Dans la situation du Lieutenant Laporte, les minutes sont interminables. Le tic-tac de la montre qui en donne la mesure, est souverainement désagréable...
19 heures 17 : Lt Monier au Lt Laporte. - Je vous envoie les fantassins tout de suite.
Lt Laporte. - Qu'ils se dépêchent, tonnerre de bois ! Venez que je vous explique la situation !
Lt Monier. - Je vous rejoins par la route.
Le Lieutenant-Colonel Rougier et le Lieutenant Moine qui ont suivi la conversation et qui partagent l'angoisse du Lieutenant Laporte, ont eux aussi, hâte de voir arriver les fantassins.
19 heures 18 : Lt Moine au Lt Laporte. - Les fantassins sont-ils avec vous ?
Lt Laporte. Ils ont mis le temps, mais ils arrivent.
Lt Moine. - Les T.D. sont-ils toujours avec vous ? J'ai vu leur Capitaine. Le Lieutenant Laporte occupé à donner ses ordres aux fantassins, n'a pas entendu. Le T.D. qui était en réserve est remonté. La situation s'améliore... Le dépannage va pouvoir s'effectuer sous la protection des éléments à pied qui tiendront en respect les bazookas trop audacieux, tandis que la seule présence du T.D. assagira l'automoteur boche.
19 heures 28 : La nuit est maintenant complète...Le Lieutenant-Colonel Rougier cherche à parler au Lieutenant Monier pour lui donner ses instructions.
Lt Moine au Lt Laporte. - Le patron est-il avec vous ?
Lt Laporte. - Non, pas pour l'instant.
Lt Moine au M-d-L. Chef Schwatacz. - Le patron est-il avec vous ?
M-d-L. Chef Schwatacz. - Non, il vient de partir.
Lt Moine. - Dites-lui que l'ordre pour tout le monde est de rester en place dans le dispositif pris cet après-midi.
19 heures 31 : Lt Moine au Lt Laporte. - Les fantassins sont-ils arrivés ?
Lt Laporte. - Oui.
Lt Moine. - Tout est donc en place comme cet après-midi ?
Lt Laporte. - Oui.
Lt Moine. - O.K. Je reste en liaison radio avec vous.
Lt Laporte. - Je vais remonter au carrefour avec mon bidule.
C'est fini ! L'alerte a été chaude. Le peloton Laporte a vécu des minutes tragiques. A chaque instant un boche armé du bazooka pouvait se glisser, à la faveur de l'obscurité, à distance de tir et attaquer les chars. Mais maintenant la famille est au complet : fantassins et T.D. sont là pour épauler leurs frères d'armes... Le "Jeanne d'Arc" est sorti de l'ornière et va pouvoir reprendre, avec le "Joubert", un emplacement plus propice pour le stationnement de nuit.
20 heures 45 : Lt Laporte au Lt Monier. - Tout est en place chez moi. R.A.S.
20 heures 50 : Lt Monier au Lt-Colonel Rougier. - R.A.S.
21 heures : Lt-Colonel Rougier à l'Etat-Major du C.C.1. - Situation rétablie. R.A.S.
Etat-Major du C.C.1 : Toutes mes félicitations !
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Message par yves philippe Sam 26 Oct 2013 - 23:26

Extrait du blog les chars sherman M4A2 du 5 eme regiment d afrique
( souvenirs de Guy Bretones)
Je suis arrivé en Provence le 15 août 44, J’ai participé comme 6° char de renfort du 3° Peloton/2°Escadron à la prise de Notre Dame de la Garde à Marseille. Ce fut ensuite la montée rapide vers le nord à la poursuite de l’armée allemande en retraite, la libération de Dijon où le Jeanne d’Arc fut le premier char à rentrer dans la ville, puis l’arrivée dans les Vosges, A Ramonchamp avec un équipage réduit à trois et un char embourbé, heureusement dans une position très favorable, nous avons réussi à tenir en respect toute une nuit 2 chars Tigre qui hésitaient à passer devant nous de flanc. Dans le même temps, nous pouvions mitrailler sans nous faire repérer des fantassins allemands qui étaient eux éclairés par une maison en feu.

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Le Jeanne d'Arc, à la place de son prédécesseur, au pied de la "Bonne mère" à Marseille
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Message par yves philippe Sam 26 Oct 2013 - 23:32

Extrait de " 1939 - 1945 -Au courage des femmes de la vallée de la Haute Moselle"
Témoignage de Mme Thérèse DUHOUX

Du 7 au 8 Octobre : Le 07 Octobre vers 16 heures, nous entendons le roulement des chars Sherman du 2ème cuirassiers qui avancent sur la route nationale; Le Jourdan et le Dugesclin se suivent. Debout dans leur tourelle, les soldats nous saluent gaiement. Nous tentons de les avertir que les allemands sont toujours tout près, (dans la cave de Pierre Humbert),  mais le bruit ne leur permet pas de nous entendre. A hauteur de la boucherie Heitzler, un soldat descend du Jourdan pour se renseigner. A ce moment, les allemands postés en face, chez Besson tirent à bout portant au bazooka sur le char qui ne résiste pas. Un deuxième soldat, quoique blessé au pied, peut sauter du char, tandis que le troisième que je vois sautiller derrière le char, traverse la route et tente de se réfugier à la maison Hans (dit Tantet). Nous apprendrons par la suite que ce malheureux a les deux jambes coupées. Quant à Yvan Fréchin, un jeune Ramonchenais qui, malencontreusement se trouve là, un éclat lui vaudra, hélas la perte de son œil gauche. Un troisième char, le Jeanne D'Arc (nous ne l'avons pas vu)  aurait, selon un de ses occupants, doublé le Jourdan déjà atteint. Le Dugesclin et ce troisième char vont en reconnaissance jusque chez Jodock Fetz. Là le Duguesclin s'arrête et ses occupants acceptent, des hôtes de la maison, des biscuits et du café.
Le troisième char, voulant se retourner près de chez Marcel Montémont, s'embourbe dans un pré.

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Vue du Jean-Bart, au Col des Croix au THILLOT
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Message par yves philippe Sam 26 Oct 2013 - 23:39

Revenons aux occupants du Jourdan.
Apprenant que les Allemands occupent encore de nombreuses caves, les deux jeunes qui ont pu quitter le char, rebroussant chemin vers chez nous, laissent, bien malgré eux dans le char explosé, deux de leurs camarades qui ne peuvent s'en échapper. Le plus atteint, sautillant sur un pied et s'agrippant au cou de son camarade, fait signe à Robert de venir l'aider. Le trio longe les murs et descend dans notre cave. A peine arrivé, le soldat en sanglots s'affale sur un de nos matelas. Je lui demande si ses larmes sont causées par la douleur dues à ses blessures. « Non, dit-il,  je pleure mes copains restés dans le char et pour lesquels nous avons été impuissants. Depuis la Tunisie, nous avions fait toutes les campagnes ensemble ».
L'autre soldat lui promet qu'à la nuit tombée, il viendra, en compagnie des Tabors pour le rechercher. Il ajoute aussi que si le lendemain, les Allemands refusent de partir, ils feront sauter les caves. Une promesse qui ne nous réjouit guère.
Un peu plus avant dans la soirée, nous voyons le Duguesclin descendre la nationale, en direction de Remiremont, remorquant le Jourdan détruit et suivi d'une vingtaine de prisonniers allemands, mains en l'air et allant d'un bon pas, en colonnes par trois.

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le Joffre

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et la représentation du Joubert
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Message par Fondateur Dim 27 Oct 2013 - 14:43

Bonjour,

Merci Yves pour ce récit, complément d'informations qui petit à petit, apporte des éclaircissements et réponses à beaucoup de questions.

Bravo et encore merci.

Amicalement

Florian
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Message par GRAV88 Ven 24 Mar 2017 - 23:08

bonjour à tous

Avant "l'épisode " de Ramonchamp. Le 2 éme CUIR s'illustrait dans la bataille du Bois le Prince les jours précédants sur la route des forts.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
et après avoir bataillé dans le secteur de Ramonchamps participa à la bataille de la Moselotte pour l'assaut sur Travexin-Cornimont.
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GRAV88
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