RUPT SUR MOSELLE - SOUVENIRS DE MARGUERITE HINGRAY VVE GEORGES NOEL
FOREST :: VALLEE DE LA HAUTE MOSELLE, Rupt sur Moselle à Bussang :: "Recueil de témoignages sur le vécu sous la botte Allemande ( 39-45)
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RUPT SUR MOSELLE - SOUVENIRS DE MARGUERITE HINGRAY VVE GEORGES NOEL
J'avais 20 ans en 1939 et je venais de prendre mes fonctions d'institutrice à Rupt Sur Moselle.
Mon fiancé était à l'école de St Maixent où il faisait l'Ecole des Officiers de Réserve. Il a été mobilisé et avec ses compagnons, ils ont été placés sur les bords de la Loire, vers Saumur ou Tours, où ils devaient empêcher le franchissement de ce fleuve. Il s'agissait de jeunes sans expérience militaire, ils ont été battus à plate couture et ont tous été faits prisonniers.
Avec la mobilisation de tous les hommes, les instituteurs étaient partis. Les enseignantes alternaient les cours entre les classes des filles et celles des garçons. Il n'était pas question d'école mixte sous Pétain. Il a fallu qu'on affiche un gros portrait, retouché, du Maréchal, dans toutes les classes. Les gamins devaient assister au garde à vous, à la levée des couleurs tous les matins dans la cour de l'école. Diverses maximes, comme « Travail Patrie Famille » devaient être affichées en grand dans toutes les écoles. Nous devions apprendre aux élèves divers chants patriotiques comme « Maréchal, nous voilà ». Des inspections surprises venaient contrôler tout ça et vérifier s’ il n'y avait pas d'enseignant qui avait des idées contraires au régime. Vraiment, ce n'était pas drôle.
Par ailleurs, les enfants étaient perturbés. Certains gamins profitaient de l'absence de leur père pour s’affirmer. Une jeune mère de famille était venue me voir pour que je punisse son fils qui la frappait. Que vouliez vous que je fasse !
Et puis est venu le temps des réquisitions qui ont saigné à blanc la population. Il fallait cacher les poules, les lapins, les cochons pour ne pas qu'ils soient pris par l'occupant. Je me souviens de Mr Gérôme François, des dessus de Rupt, qui a aidé quelques familles qui allaient le voir pour avoir un bout de viande. Les gens devaient aller en Haute Saône pour se ravitailler en denrées qu'on ne trouvait plus ici. Certaines femmes donnaient leur alliance en échange de nourriture.
Je sais que la population était reconnaissante de l'attitude des gendarmes de Rupt qui fermaient bien souvent les yeux dans les domaines qu'ils devaient surveiller. Nous savions qu'ils n'étaient pas pour Pétain, ce qui soulageait la population.
Avec le débarquement et le recul des Allemands vers l'Est de la France, notre maison, visiblement idéalement placée pour les soldats, s'est retrouvée occupée successivement par les Allemands, par les Américains, par les Tabors et par les FFI.
En 1944, les Allemands se sont installés durablement chez nous en occupant également toutes les annexes qu'ils avaient transformées en étables pour leurs chevaux.
A vrai dire il s'agissait d'Autrichiens qui étaient aussi malheureux que nous de devoir subir la guerre. Je me souviens qu'ils disaient qu'ils avaient une peur bleue des maquisards qui se trouvaient dans les dessus de Rupt.
Un jour une opération a été menée pour éliminer le maquis. Celui-ci avait été vendu par un homme de Rupt Sur Moselle. Nous avons vu d'importantes troupes allemandes investir les dessus de Rupt mais le maquis a pu décrocher.
Le responsable du maquis a fait front afin de permettre à ses hommes de s'enfuir en forêt. Il a été tué mais les Allemands n'ont pu faire aucun prisonnier. Pour se venger, ils ont capturé des braves paysans de ce secteur-là, qui ne demandaient rien à personne comme Messieurs Montémont ou Mangel. Ils ont été envoyés en Allemagne où ils sont morts. L'homme qui a vendu le maquis de Rupt a été jugé et puni après la guerre.
En tant qu'institutrice, j'avais suivi des cours de secourisme prodigués par un organisme humanitaire. A cet effet je possédais un brassard de la croix rouge qui m'autorisait, sous certaines conditions, à me trouver dans la rue en dehors des heures prévues. Un jeune homme originaire de Rochesson, nommé Perrin exerçait également les fonctions d'instituteur auxiliaire avec moi. Il m'avait demandé de le faire prévenir de toute action particulière des Allemands. Probablement qu'il travaillait pour la résistance et qu'à son tour, une fois prévenu, il allait alerter quelqu'un d'autre par la suite.
Il habitait dans une maison près de l'église et je me souviens être allée le prévenir, munie de mon brassard, lorsque les troupes allemandes se sont dirigées vers les dessus de Rupt. (Il s'agit de l'attaque du 11 Juillet 1944 – Ndr). Ce jeune homme est mort assez rapidement après ces faits.
Lorsque les Allemands ont été délogés par les Alliés, ils ont quitté le bas de la vallée pour aller se réfugier en forêt, sur la ligne « Les dessus de Rupt – Bélué ».
Les Américains sont arrivés en 44 comme les Allemands en 1940, par le Mont de Fourche. Depuis leurs positions sur les limites Vosges Comtoises, ils ont tiré sur l'ennemi, ce qui a mis le feu à beaucoup de fermes sur les dessus de Rupt. La maison Grandgirard, (Chevaillier aujourd'hui - Ndr), à côté de chez nous par exemple a brûlé.
Lorsque les Américains sont arrivés au village, un voisin, Mr Godel, qui était le gardien de la maison du parc, est accouru au portail de la propriété De Langenhagen (Phonétique - Ndr), tout heureux de voir venir nos libérateurs. Son comportement n'a pas été compris par les soldats qui l'ont pris pour un ennemi. Il a été tué là.
Dans les temps qui précédaient l’arrivée de nos libérateurs, tous les gens du quartier allaient se réfugier dans la cave d'une maison voisine. Nous y transportions aussi papa qui était grabataire et qui ne pouvait plus se mouvoir. Le jour où il a su que les Américains étaient arrivés, il s'est levé pour aller les accueillir. C'était miraculeux, ça donne une idée de l'impatience des gens à retrouver leur liberté.
Les Américains ont installé leur P.C chez nous. Comme toute l'intendance les suivait et qu'ils avaient installé leur popote dans notre ferme, ils nous ravitaillaient en toute sorte. J'ai le souvenir de leurs petits fromages dont la teinte allait du jaune clair au jaune foncé, de leurs boîtes de « beans », leur chocolat, leurs cigarettes, on adorait leurs fayots qu'on trouvait délicieux.
Cela nous arrangeait bien puisqu'à ce moment- là, la ville du Thillot avait été évacuée et nous avions recueilli une famille Collin du Thillot, il y avait trois filles et leurs parents. Mr Collin était menuisier au Thillot, il connaissait bien papa puisque mon père tenait une scierie à côté de notre ferme. Les Collin se sont toujours montrés très reconnaissants de cette période-là.
Quelque temps plus tard, les Tabors ont séjourné près de chez nous. Je me souviens de les voir laver leur linge, avec leurs pieds, dans le ruisseau des dessus de Rupt. Je les ai vus monter devant chez nous, prenant le même chemin que les Allemands précédemment, en longues files, avec leurs mulets. Ils allaient à l'assaut.
Les Allemands étaient fortement retranchés sur les crêtes et les tabors ont payé un très lourd tribut à Rupt sur Moselle. Lorsqu'on les voyait redescendre, ils étaient harassés. Peut être que seulement le dixième de leur troupe a pu échapper à la mort.
Ils ont été enterrés au cimetière militaire du Bennevise. Conformément à leur religion, ils ont été inhumés, simplement enveloppés dans un linceul duquel une mèche de cheveux devait dépasser.
Ces gens-là inspiraient la crainte, on voyait bien qu'ils semblaient drogués lorsqu'ils montaient à l'assaut. Je sais que mon père refusait que je sorte lorsqu'ils étaient là, pourtant j'avais 20 ans. Il faut dire qu'on n'avait jamais vu d'Africains auparavant.
Ensuite ce fut les troupes françaises du Général Guillaume dont certains officiers ont logé ici. Je me souviens du commandant Pradier.
Enfin, lorsque le front s'est déplacé vers l'est et que notre vallée a été libérée, ce sont les FFI qui sont venus se loger chez nous. Avec eux se trouvait le prince de Monaco qui logeait au Pont de Lette. ( Le prince Rainier de Monaco fut soldat au sein du 7ème Régiment de Tirailleurs Algériens – Ndr ). Ils ont vécu environ un mois ici.
Avec son service militaire puis sa captivité, mon fiancé fut parti six ans. A son retour, il a fallu qu'il se réadapte à la société, il ne savait plus faire un chèque, était étonné par le prix des choses, ne connaissait plus le goût d'une bière. Ces jeunes- là ont perdu six ans de leur vie.
Pour finir, je voudrais dire très sérieusement que les Ruppéens ont été de bons Français, de bons patriotes et que les femmes de Rupt se sont montrées très courageuses. Elles ont eu bien du mérite parce qu'elles ont eu beaucoup de difficultés au cours de ces années-là.
(Plusieurs appels à la population figurent d'ailleurs dans les annonces paroissiales de la commune de Rupt Sur Moselle :
----A la demande de la Croix rouge, un appel à l'accueil d'enfants venant des régions bombardées du Nord et de Paris est lancé, tandis que parallèlement la Ligue Féminine demande à ses adhérents de bien vouloir accueillir des enfants réfugiés venant de Seine et Oise. (Annonces Paroissiales du dimanche 30 Avril 1944).
---- Un appel à la générosité publique des citoyens de Rupt Sur Moselle, courant novembre 1943, a permis la collecte de trois tonnes de légumes divers qui furent redistribuées aux nécessiteux de la localité.
---- Le 18 mai, un appel urgent en vêtements, ravitaillement et secours pécuniaire est lancé à la population de Rupt Sur Moselle en faveur des sinistrés de la Ville d'Epinal.
---- Le 1er avril 1945 est donnée une messe en l'honneur des premiers prisonniers libérés.
---- Le 10 mai1945, un appel aux personnes qui continuent à s'intéresser au sort de Ramonchamp les invitent à acheter des pochettes de 40 photographies relatives à ce pays si éprouvé.
---- Appel lancé à la population féminine désireuse de devenir marraine de tombe au cimetière militaire du Bennevise tout au long des cinq premiers mois de l'année 1945. -----Ndr).
Je vous fait part que Mme Margueritte NOEL est décédée le 05/03/2013 à l'âge de 94 ans
Mon fiancé était à l'école de St Maixent où il faisait l'Ecole des Officiers de Réserve. Il a été mobilisé et avec ses compagnons, ils ont été placés sur les bords de la Loire, vers Saumur ou Tours, où ils devaient empêcher le franchissement de ce fleuve. Il s'agissait de jeunes sans expérience militaire, ils ont été battus à plate couture et ont tous été faits prisonniers.
Avec la mobilisation de tous les hommes, les instituteurs étaient partis. Les enseignantes alternaient les cours entre les classes des filles et celles des garçons. Il n'était pas question d'école mixte sous Pétain. Il a fallu qu'on affiche un gros portrait, retouché, du Maréchal, dans toutes les classes. Les gamins devaient assister au garde à vous, à la levée des couleurs tous les matins dans la cour de l'école. Diverses maximes, comme « Travail Patrie Famille » devaient être affichées en grand dans toutes les écoles. Nous devions apprendre aux élèves divers chants patriotiques comme « Maréchal, nous voilà ». Des inspections surprises venaient contrôler tout ça et vérifier s’ il n'y avait pas d'enseignant qui avait des idées contraires au régime. Vraiment, ce n'était pas drôle.
Par ailleurs, les enfants étaient perturbés. Certains gamins profitaient de l'absence de leur père pour s’affirmer. Une jeune mère de famille était venue me voir pour que je punisse son fils qui la frappait. Que vouliez vous que je fasse !
Et puis est venu le temps des réquisitions qui ont saigné à blanc la population. Il fallait cacher les poules, les lapins, les cochons pour ne pas qu'ils soient pris par l'occupant. Je me souviens de Mr Gérôme François, des dessus de Rupt, qui a aidé quelques familles qui allaient le voir pour avoir un bout de viande. Les gens devaient aller en Haute Saône pour se ravitailler en denrées qu'on ne trouvait plus ici. Certaines femmes donnaient leur alliance en échange de nourriture.
Je sais que la population était reconnaissante de l'attitude des gendarmes de Rupt qui fermaient bien souvent les yeux dans les domaines qu'ils devaient surveiller. Nous savions qu'ils n'étaient pas pour Pétain, ce qui soulageait la population.
Avec le débarquement et le recul des Allemands vers l'Est de la France, notre maison, visiblement idéalement placée pour les soldats, s'est retrouvée occupée successivement par les Allemands, par les Américains, par les Tabors et par les FFI.
En 1944, les Allemands se sont installés durablement chez nous en occupant également toutes les annexes qu'ils avaient transformées en étables pour leurs chevaux.
A vrai dire il s'agissait d'Autrichiens qui étaient aussi malheureux que nous de devoir subir la guerre. Je me souviens qu'ils disaient qu'ils avaient une peur bleue des maquisards qui se trouvaient dans les dessus de Rupt.
Un jour une opération a été menée pour éliminer le maquis. Celui-ci avait été vendu par un homme de Rupt Sur Moselle. Nous avons vu d'importantes troupes allemandes investir les dessus de Rupt mais le maquis a pu décrocher.
Le responsable du maquis a fait front afin de permettre à ses hommes de s'enfuir en forêt. Il a été tué mais les Allemands n'ont pu faire aucun prisonnier. Pour se venger, ils ont capturé des braves paysans de ce secteur-là, qui ne demandaient rien à personne comme Messieurs Montémont ou Mangel. Ils ont été envoyés en Allemagne où ils sont morts. L'homme qui a vendu le maquis de Rupt a été jugé et puni après la guerre.
En tant qu'institutrice, j'avais suivi des cours de secourisme prodigués par un organisme humanitaire. A cet effet je possédais un brassard de la croix rouge qui m'autorisait, sous certaines conditions, à me trouver dans la rue en dehors des heures prévues. Un jeune homme originaire de Rochesson, nommé Perrin exerçait également les fonctions d'instituteur auxiliaire avec moi. Il m'avait demandé de le faire prévenir de toute action particulière des Allemands. Probablement qu'il travaillait pour la résistance et qu'à son tour, une fois prévenu, il allait alerter quelqu'un d'autre par la suite.
Il habitait dans une maison près de l'église et je me souviens être allée le prévenir, munie de mon brassard, lorsque les troupes allemandes se sont dirigées vers les dessus de Rupt. (Il s'agit de l'attaque du 11 Juillet 1944 – Ndr). Ce jeune homme est mort assez rapidement après ces faits.
Lorsque les Allemands ont été délogés par les Alliés, ils ont quitté le bas de la vallée pour aller se réfugier en forêt, sur la ligne « Les dessus de Rupt – Bélué ».
Les Américains sont arrivés en 44 comme les Allemands en 1940, par le Mont de Fourche. Depuis leurs positions sur les limites Vosges Comtoises, ils ont tiré sur l'ennemi, ce qui a mis le feu à beaucoup de fermes sur les dessus de Rupt. La maison Grandgirard, (Chevaillier aujourd'hui - Ndr), à côté de chez nous par exemple a brûlé.
Lorsque les Américains sont arrivés au village, un voisin, Mr Godel, qui était le gardien de la maison du parc, est accouru au portail de la propriété De Langenhagen (Phonétique - Ndr), tout heureux de voir venir nos libérateurs. Son comportement n'a pas été compris par les soldats qui l'ont pris pour un ennemi. Il a été tué là.
Dans les temps qui précédaient l’arrivée de nos libérateurs, tous les gens du quartier allaient se réfugier dans la cave d'une maison voisine. Nous y transportions aussi papa qui était grabataire et qui ne pouvait plus se mouvoir. Le jour où il a su que les Américains étaient arrivés, il s'est levé pour aller les accueillir. C'était miraculeux, ça donne une idée de l'impatience des gens à retrouver leur liberté.
Les Américains ont installé leur P.C chez nous. Comme toute l'intendance les suivait et qu'ils avaient installé leur popote dans notre ferme, ils nous ravitaillaient en toute sorte. J'ai le souvenir de leurs petits fromages dont la teinte allait du jaune clair au jaune foncé, de leurs boîtes de « beans », leur chocolat, leurs cigarettes, on adorait leurs fayots qu'on trouvait délicieux.
Cela nous arrangeait bien puisqu'à ce moment- là, la ville du Thillot avait été évacuée et nous avions recueilli une famille Collin du Thillot, il y avait trois filles et leurs parents. Mr Collin était menuisier au Thillot, il connaissait bien papa puisque mon père tenait une scierie à côté de notre ferme. Les Collin se sont toujours montrés très reconnaissants de cette période-là.
Quelque temps plus tard, les Tabors ont séjourné près de chez nous. Je me souviens de les voir laver leur linge, avec leurs pieds, dans le ruisseau des dessus de Rupt. Je les ai vus monter devant chez nous, prenant le même chemin que les Allemands précédemment, en longues files, avec leurs mulets. Ils allaient à l'assaut.
Les Allemands étaient fortement retranchés sur les crêtes et les tabors ont payé un très lourd tribut à Rupt sur Moselle. Lorsqu'on les voyait redescendre, ils étaient harassés. Peut être que seulement le dixième de leur troupe a pu échapper à la mort.
Ils ont été enterrés au cimetière militaire du Bennevise. Conformément à leur religion, ils ont été inhumés, simplement enveloppés dans un linceul duquel une mèche de cheveux devait dépasser.
Ces gens-là inspiraient la crainte, on voyait bien qu'ils semblaient drogués lorsqu'ils montaient à l'assaut. Je sais que mon père refusait que je sorte lorsqu'ils étaient là, pourtant j'avais 20 ans. Il faut dire qu'on n'avait jamais vu d'Africains auparavant.
Ensuite ce fut les troupes françaises du Général Guillaume dont certains officiers ont logé ici. Je me souviens du commandant Pradier.
Enfin, lorsque le front s'est déplacé vers l'est et que notre vallée a été libérée, ce sont les FFI qui sont venus se loger chez nous. Avec eux se trouvait le prince de Monaco qui logeait au Pont de Lette. ( Le prince Rainier de Monaco fut soldat au sein du 7ème Régiment de Tirailleurs Algériens – Ndr ). Ils ont vécu environ un mois ici.
Avec son service militaire puis sa captivité, mon fiancé fut parti six ans. A son retour, il a fallu qu'il se réadapte à la société, il ne savait plus faire un chèque, était étonné par le prix des choses, ne connaissait plus le goût d'une bière. Ces jeunes- là ont perdu six ans de leur vie.
Pour finir, je voudrais dire très sérieusement que les Ruppéens ont été de bons Français, de bons patriotes et que les femmes de Rupt se sont montrées très courageuses. Elles ont eu bien du mérite parce qu'elles ont eu beaucoup de difficultés au cours de ces années-là.
(Plusieurs appels à la population figurent d'ailleurs dans les annonces paroissiales de la commune de Rupt Sur Moselle :
----A la demande de la Croix rouge, un appel à l'accueil d'enfants venant des régions bombardées du Nord et de Paris est lancé, tandis que parallèlement la Ligue Féminine demande à ses adhérents de bien vouloir accueillir des enfants réfugiés venant de Seine et Oise. (Annonces Paroissiales du dimanche 30 Avril 1944).
---- Un appel à la générosité publique des citoyens de Rupt Sur Moselle, courant novembre 1943, a permis la collecte de trois tonnes de légumes divers qui furent redistribuées aux nécessiteux de la localité.
---- Le 18 mai, un appel urgent en vêtements, ravitaillement et secours pécuniaire est lancé à la population de Rupt Sur Moselle en faveur des sinistrés de la Ville d'Epinal.
---- Le 1er avril 1945 est donnée une messe en l'honneur des premiers prisonniers libérés.
---- Le 10 mai1945, un appel aux personnes qui continuent à s'intéresser au sort de Ramonchamp les invitent à acheter des pochettes de 40 photographies relatives à ce pays si éprouvé.
---- Appel lancé à la population féminine désireuse de devenir marraine de tombe au cimetière militaire du Bennevise tout au long des cinq premiers mois de l'année 1945. -----Ndr).
Je vous fait part que Mme Margueritte NOEL est décédée le 05/03/2013 à l'âge de 94 ans
yves philippe- MODERATEUR
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Date d'inscription : 28/12/2010
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